Chaque année, plus de 120 000
étudiantes et étudiants réalisent un stage dans le cadre de leur formation collégiale ou universitaire.
Seule une minorité de ces stages sont rémunérés, principalement dans des domaines à prédominance masculine ou traditionnellement masculins comme le génie, l’informatique, les sciences et la médecine.
Les secteurs de la santé et de l’éducation concentrent à eux seuls 62 % des stages universitaires (48 % en santé et 14 % en éducation).
Le programme actuel de bourses du gouvernement est inéquitable : seuls certains domaines d'études y ont accès et les montants prévus sont bien en deçà du salaire minimum (ex. : pour un stage de 28 h par semaine pendant 12 semaines).
Les femmes représentaient 74%
des stagiaires au collégial et 64 % à l’université en 2017-2018.
Elles composaient 76%
de la population étudiante en santé et 75 % en éducation entre 2018 et 2020.
Le fait de ne pas rémunérer les stages contribue à la dévalorisation du travail du « care » et des tâches liées à la reproduction sociale (soins des enfants et des personnes malades, entretien de la maison, etc.).
Cette exploitation du travail gratuit s’inscrit dans la continuité de l’invisibilisation du travail traditionnellement et socialement associé aux femmes, lequel demeure généralement sous-rémunéré.
Le travail, effectué ou non dans le cadre d’un stage, reste du travail.
Ne pas rémunérer les stages entretient les inégalités et précarise encore davantage les étudiantes et étudiants.
Les entreprises et le secteur public profitent d’une main-d’œuvre gratuite ou bon marché, pourtant qualifiée et essentielle à l’évolution des pratiques et à la transmission des savoirs.
La salarisation de tous les stages, qu’ils soient obligatoires ou non.
La syndicalisation de tous les stagiaires afin de défendre leurs droits et améliorer leurs conditions de travail.
Le 30 mars 2023, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une motion visant à « demande[r] au gouvernement de reconnaître le statut de salarié aux étudiants stagiaires du secteur public ». Depuis, plus de deux ans ont passé et rien n’a changé. Le travail des stagiaires demeure invisible et non reconnu, alors qu’il contribue de façon concrète à la société et à l’économie québécoise.
En 2025, il est inacceptable que des dizaines de milliers de stagiaires continuent de travailer sans salaire!